HÔTEL DES AUTRICES ‧ SORTIE DE RÉSIDENCE

Le samedi 5 juin, à 11h (heure du Québec), a eu lieu la sortie de résidence virtuelle de l’autrice Ariane Lessard.

La sortie de la résidence (performance vidéo) ainsi que le travail d’Ariane Lessard ont pu être découverts en direct du LCB lors du Symposium VIII « French Reconnection? » proposé par Parataxe, sur Facebook et sur la plateforme de l’Hôtel des Autrices.


Sortie de résidence

Pour l’ouverture de son programme de résidences internationales, l’Hôtel des Autrices a posé ses valises au Québec. En partenariat avec les Productions Rhizome et l’Antenne du Québec à Berlin, le Réseau des Autrices francophones de Berlin a accueilli pendant trois mois Ariane Lessard, voix montante des lettres québécoises, pour inventer un récit autour du topos de l’Hôtel.

L’Hôtel des Autrices est un dispositif qui explore de nouvelles façons d’écrire et de diffuser l’écriture. Il est tout à la fois un sujet littéraire, un espace de création, un objet artistique et une proposition politique. C’est un lieu de retrait, de rencontres et de transmission.

Conçu par des autrices francophones à Berlin, l’Hôtel des Autrices est bilingue (français et allemand) et entièrement numérique.

elles habitent dans l’hôtel
bordées par tous les océans
et ce vide qui mange le Nord

elles s’effritent dans ce qui leur reste de lieux

piratesses
elles trouvent ces autres femmes qui sont allées couler

reforment l’archipel antique
pour tenter la survie

— Ariane Lessard


Bref retour sur l’expérience

Entrer dans l’univers de l’hôtel a été vraiment enivrant. Une résidence dans l’internet, ouverte à tous les possibles, tous les lieux, tous les pays et même ceux-là qui n’existent pas. Une possibilité de fiction éternelle et dystopique, avec une entrée par les eaux. Une écriture à contraintes, mais sans trop de contraintes, une écriture à faire, tout simplement. Je suis entrée dans ce lieu en me l’appropriant, en marchant les couloirs, en visitant toutes les chambres. Bien vite, l’image s’est ancrée dans la rétine, je me suis miniaturisée pour y déambuler. Je suis devenue les murs, puis le mortier, puis les arrivantes. Des personnages, que des femmes ou des personnes qui s’y identifient ou si affilient, ça c’était important pour moi, donner une place, un endroit pour créer ce peuplement pacifique.

Une école des femmes, une citée des femmes, un béguinage. Avec des jardins, des océans, une forêt vierge, même une mer jamais amarrée. Je pense que j’avais besoin de ce refuge-là, de cet endroit sans histoire, plutôt avec une herstoire. Par la restitution de l’espace physique et métaphysique, par la restitution du corps, du langage, du vocabulaire.

La possibilité de tout faire en ligne, en étant moi-même à distance aura été un défi très intéressant à relever. Les filles du Réseau des autrices auront été disponibles, à l’écoute, critiques et très intéressées. Je recommande chaudement la création de ces espaces virtuels de création. Pour moi, ça aura vraiment été une belle expérience!

— Ariane Lessard