Notre treizième épisode
Pour le treizième épisode de La haine de la poésie, on reçoit l’auteur de bande dessinée et illustrateur Paul Bordeleau et l’écrivaine Valérie Forgues. Paul parle de son initiation à la poésie, alors que la performance poétique lui a permis de s’ouvrir à ce qui se fait dans ce milieu. Paul affirme que la poésie peut s’immiscer dans la bande dessinée, que la poésie peut flirter avec l’illustration et avec la création dessinée. L’art de l’ellipse, le fait de combler des vides, le rapport à l’espace rapproche la bande dessinée de la poésie, selon Paul et Valérie. Paul affirme qu’on ne peut pas s’imaginer le travail derrière la poésie. Il considère que c’est beaucoup plus complexe qu’il le pensait, avant d’y être confronté. Valérie ajoute qu’il ne faut pas oublier que la poésie est un dialogue, qu’il s’agit d’une personne qui parle à une autre. Valérie parle finalement de son rapport à la bande dessinée, alors qu’elle aime le côté intellectuel, mais ludique de certains albums. Elle est également attirée vers des œuvres d’autrices qui écrivent et dessinent des récits intimistes. Pour terminer, Valérie lit un extrait d’un poème.
Mon passage à l’émission La haine de la poésie a amené une discussion et une réflexion avec Valérie sur la création, le médium créatif, sa part et influence dans ma création (la BD, l’illustration). Cela a fait resurgir mes premières découvertes poétiques (spectacles littéraires, puis en papier). Parler « cuisine » sur les mots et leurs images, la mise en page de ceux-ci, le monde de l’édition en poésie versus celui de la bande dessinée a été un beau recul sur ce qui m’attire dans la poésie et la création en général.
— Paul Bordeleau
Parler de poésie, réfléchir sur elle, c’est creuser, essayer de mettre en mots un élan, une pulsion instinctive appelée à bouger, sans être certaine qu’on va trouver au bout du compte. Avec Paul, qui est mon mari, nous avons échangé sur nos pratiques respectives, sur notre rapport, forcément différent, à la poésie, à l’oralité, au rythme, à l’espace. Les sphères intime et créative se sont touchées dans la discussion et ça nous a permis de voir où nos démarches peuvent se rejoindre, ce qu’elles ont ou non en commun et comment elles peuvent se nourrir.
— Valérie Forgues
Nos invité.e.s
Paul Bordeleau, bédéiste et illustrateur
Auteur de bande dessinée et illustrateur, Paul Bordeleau a notamment été illustrateur-éditorialiste pour La Presse et pour le Voir-Québec. Il a publié la trilogie mythologico-fantastique Faüne aux éditions La Pastèque, puis l’album d’autofiction Le 7e vert (La Pastèque). Récemment, il a illustré le roman Sortie côté tour de Patrick deWitt (Alto) et signé la couverture du livre Le Montréaler (Somme toute). Son adaptation en bande dessinée de la pièce Pour réussir un poulet de Fabien Cloutier est sortie en septembre dernier toujours chez La Pastèque. Il est l’un des trois auteurs de l’atelier La Shop à Bulles situé à la Maison de la littérature dans le Vieux-Québec.
© photo : Renaud Philippe
Valérie Forgues, autrice
Détentrice d’une maîtrise en études littéraires de l’Université Laval, Valérie Forgues est écrivaine et directrice littéraire chez Le lézard amoureux. Lauréate de la mention du prix Piché de Poésie en 2009 pour sa suite, Ce qui se pose, elle est l’autrice de Jeanne forever (avec Stéphanie Filion), d’Une robe pour la chasse (2018 et 2015, Le lézard amoureux) et de Janvier tous les jours (2017, Hamac).
© photo : Marilyn Forgues